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©Cendres Delort

Que la joie demeure !

Avons-nous vécu, n’est-ce pas, ce temps long, trop long
les heures pénibles, nos bouches devenues muselières ?
Avons-nous découvert durant cet exil, l’espace de nos êtres, 
d’où notre âme, observe pour de vrai, le monde en faillite ?
Sommes-nous les invente-heureuses de tant de trésors insoupçonnés ?
Sans doute, nous avons été tout cela, parfois, pas tout le temps
et sûrement d’autres jamais.
Ces jours maudits, tous toutes bannies en nous-même nous les éprouvions.
Au début nous regrettions la suspension de la banale servitude
puis, débarrassées par la force, de notre joug habituel nous découvrions 
les possibles qui ne se voyaient plus, tellement étaient nos yeux crottés de pouvoir et d’achat.
Dans tout ce sombre, malgré, nous avons aimé entendre clairement le chant du troglodyte mignon.
Craché, juré que « ça suffit ». 
On ne nous y reprendrait plus. La goutte de trop qui faisait déborder le vase dans notre vie.
On s’est pris à espérer, qu’un jour tout ce merdier finisse.
On s’est dit, vache ! Ça fera du bien de mettre bas les masques.
Bien sagement, nous avons attendu le Bip pour « go !»

Et donc, voilà que se pointe un printemps aux allures d’hiver. 
Reviens à nos yeux le sourire de la boulangère et satané « en même temps »
l’infâme rictus d’Arès, ses marchands de canons, si contents d’eux, 
les torrents de sang qui écrivent à même la terre des champs leur véritable nom « Désolation »
Enfin revoir nos enfants rire 
et funeste « en même temps » redouter
chaque bombe lancée sur chaque enfant d’Ukraine, de Syrie, d’Afrique, de partout
où les tombes engloutissent au trépas, tant d’avenirs innocents.
La foule unanime conspue le Tsar, aussi fort qu’elle acclame les « Ubu » nouveaux.
Irrésistible ascension pour les « Arturo », des lauriers pour César et l’autre Jupiter.
Oubliées les saloperies du monde d’en haut ? 
La macronie qui décide qui seront les héros.
Les intellos du « Paris bien né » qui jouent les matamores sur leurs mauvais théâtres de tréteaux.
Honte à vous les notables de Salò. 
Ducs, évêques, juges, présidents, tous des salauds. Prêts à toutes les trahisons
pour imposer votre cul sur le trône. 
En voulons-nous encore de vos couleuvres ingurgitées, de la morsure des vipères, de leurs sévices, de leurs coups de langues menteuses, cinglantes comme fouet.
En voulons-nous encore de la schlague, du knout, du bâton ou du martinet.
« Correction » prend deux « airs » . Un d’obéissance, l’autre de lâcheté. 
Gare à la faute d’orthographe, tant que tu te jugeras coupable tu seras le puni de la farce.

Plus moyen de croire, il nous reste à savoir.
Nous sommes les humiliés de la passion selon saint Dollar.
Gardez vos croix de souffrance pour les prisonniers de la république.
Moi, j’irai le coeur vaillant, chaque jour restant, à chaque heure 
partout où l’amitié me dira c’est ici que la joie demeure.

V’ALTER

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